Richesse intérieure et richesse extérieure

La vraie richesse pour moi se trouve dans le domaine de l’âme et de l’esprit, c’est là que je la cherche, et si je suis riche de cette richesse-là, j’aurai aussi la richesse matérielle, elle viendra toute seule vers moi. Evidemment, pour le moment, on ne voit pas sur la terre cette correspondance entre le monde intérieur et le monde extérieur. Pourtant, c’est une loi cosmique : à la richesse intérieure doit correspondre la richesse extérieure, et à la pauvreté intérieure doit correspondre la pauvreté extérieure. Dans la nature, c’est ainsi : les animaux, les plantes, les minéraux qui sont riches de propriétés chimiques, nutritives, médicales etc…sont riches aussi extérieurement dans leur matière, leurs formes, leurs couleurs…Mais les humains, à cause de leur liberté, ont dévié et déformé les choses, et voilà comment tous ceux qui sont les plus riches intérieurement en patience, amour et intelligence, générosité, pureté, sont souvent les plus pauvres extérieurement. Et tous ceux qui sont les plus pauvres intérieurement en qualité et vertus sont les plus riches extérieurement.

En réalité, cette loi, qui est véridique, on peut la voir se manifester sur les visages et les corps de certains. Chaque pensée élevée, lumineuse, chaque sentiment harmonieux, créent des formes géométriques qui leur correspondent.  Et chaque pensée ténébreuse, chaque passion créent des formes chaotiques. C’est pourquoi tous ceux qui ont l’intelligence, l’amour, la pureté, attireront  à eux l’or, les pierres précieuses et tout ce qui existe comme splendeur parmi les créatures. Parce que c’est une loi universelle. Et tous les autres qui sont intérieurement pauvres, sales délabrés attireront les conditions qui leur correspondent. C’est aussi la loi. En réalité, il ne faut même pas s’arrêter sur ces choses-là : il faut travailler pour avoir la richesse spirituelle afin de pouvoir aider les humains, les guérir, les consoler, les orienter.

Toutes les autres richesses sont des fardeaux.

(…) Jamais je n’empêcherai qui que ce soit de chercher la richesse. J’indique seulement à ceux qui la cherchent ce qu’ils doivent faire pour ne pas être écrasés par un poids insupportable: des soucis, des craintes, des angoisses, des soupçons. Car c’est à cela qu’on arrive obligatoirement quand on n’a pas la lumière. Il faut donc être riche mais sans succomber à tous les états négatifs qui sont les fidèles de tous ceux qui s’engagent sur ce chemin. Il faut être riche, mais sans que ce soit aux dépens du voisin, et surtout il faut pouvoir faire circuler ces richesses, avoir le plaisir d’y faire participer d’autres personnes. (…) Oui, donner est une façon de progresser. Mais les gens n’ont pas l’habitude de donner. Beaucoup ont des milliards qu’ils gardent pour eux et ils sont malheureux par-dessus le marché ! Il faut leur apprendre à partager leurs richesses mais ne jamais les empêcher de devenir riches.

En tout cas, souvenez-vous que je vous ai fait une prédiction qui se réalisera. Etant donné qu’il existe une loi de correspondances d’après laquelle la richesse doit entraîner la richesse extérieure, celui qui a des pierres précieuses intérieurement, des vertus, aura un jour les mêmes pierres précieuses extérieurement : rubis, turquoises, topazes, jaspes, diamants, saphirs…Si cela n’est pas encore arrivé, c’est parce que ceux qui sont vraiment riches intérieurement n’ont aucune avidité et, ce sont les autres, intéressés qui se dépêchent de tout prendre.

Quand j’étais très jeune, j’ai lu ce poème de Schiller qui m’avait émerveillé. C’était au commencement du monde, et le Seigneur venait de tout distribuer aux créatures : les bois, les lacs, les rivières, les montagnes…Et voilà qu’arrive le poète avec sa lyre :

-      Seigneur, dit-il, est-ce qu’il reste quelque chose pour moi ?

-      Mon pauvre vieux, dit le Seigneur, tout est distribué, il n’y a plus rien. Où étais-tu pendant tout ce temps ?

-      Oh ! j’étais sous cet arbre, là-bas, je contemplai le ciel et je chantai Ta gloire.

-      Alors, dit le Seigneur, c’est le ciel qui sera pour toi.

Et c’est vrai, pour un vrai poète, les portes sont ouvertes sur le ciel.

Les autres ont tout le reste, mais c’est lui le plus riche parce que le ciel lui appartient.

Omraam Mikhaël Aïvanhov, Le Verseau et l’avènement de l’Age d’Or, tome XXV, Eds Prosveta.