La philosophie matérialiste nous a coupé les ailes

La civilisation actuelle est essentiellement fondée sur les besoins du corps physique. Je ne suis pas contre, ce n’est pas tellement mauvais, mais il ne faut pas se consacrer à satisfaire seulement ces besoins en oubliant l’âme et l’esprit qui, privés de nourriture, s’étiolent et n’ont plus aucune existence. Combien on rencontre de gens chez lesquels on ne sent plus ni l’âme ni l’esprit, mais seulement des corps grossièrement taillés qui gesticulent et se déplacent ! Ce qu’on ne sait pas c’est qu’une philosophie basée sur quelque chose d’aussi fragile et vulnérable que le corps physique et non sur un principe stable immuable et éternel, a des conséquences catastrophiques. Comme son point de départ n’est pas divin, les conclusions qu’on en tire sont toujours erronées et même dangereuses car elles ressemblent au corps physique.

Pour satisfaire les besoins du corps physique, il faut de l’argent, et si l’on s’en procure parfois par des moyens honnêtes, c’est souvent par la malhonnêteté, le vol et le mensonge qu’on l’obtient. Pour satisfaire leurs besoins physiques les humains sont capables de tous les crimes et même de se manger entre eux en cas de famine, c’est eux qui sont à l’origine de presque toutes les guerres. Tandis que les êtres qui ‘ont cherché qu’à satisfaire les besoins de leur âme et de l’esprit n’ont jamais peur ni de la faim, ni du feu, ni de la mort. Ils ont été de grands Maîtres, de grands Initiés, des martyrs, des saints, des prophètes, des héros qui ne tremblaient devant rien. Ils prouvaient par leur comportement qu’ils avaient une âme et un esprit immortels, qu’ils préféraient mourir plutôt que de trahir les besoins de leur âme :la grandeur, la noblesse, la fidélité, la pureté. Le corps physique ne peut créer ces besoins, au contraire, il n’a aucune moralité, et pousse toujours les humains, à voler, à détruire, à massacrer.

Si on édifie une philosophie sur les besoins du corps physique, on restera petit, faible, mesquin, incapable d’accomplir de grandes actions. N’attendez pas grand-chose d‘un homme pour qui seul compte le corps physique : pour satisfaire ses appétits il est capable de vendre sa femme, son pays et même le Seigneur.

Vous ne devez pas négliger votre corps physique mais il doit être aux ordres de l’âme et de l’esprit dont les besoins supérieurs, nobles, grandioses : la lumière, l’éternité de l’esprit, l’immensité de l’âme, se reflèteront dans tous vos actes et vos paroles qui porteront alors une trace de la Divinité.

Car au moment où vous acceptez la philosophie, elle travaille en vous, elle vous transforme, vous n’êtes plus des êtres craintifs et  égoïstes qui tremblent et plaquent tout pour quelques sous.

Acceptez cette philosophie de l’esprit, et commencez le travail intérieur le plus noble, le plus grand, le plus divin qui soit. Vous verrez les transformations qu’il produira en vous-même d’abord, puis dans votre entourage, dans le monde entier et jusqu’aux étoiles…car tout est lié. (…)

La philosophie matérialiste a coupé les ailes de l’âme humaine en voulant démontrer que l’homme n’est que de la poussière, qu’il n’existe aucun Dieu, aucun Ciel, aucun espoir pour lui de devenir un être sublime.

Cette philosophie a tué et anéanti tout ce qui est beau dans l’homme.

Omraam Mikhaël Aïvanhov, « Connais-toi toi-même » Jnani Yoga, Eds Prosveta